Article d’Investigation : “Carrefour sous le feu des critiques : Un boycott mondial face à ses liens avec les colonies israéliennes et le soutien militaire”
Article d’Investigation : “Carrefour sous le feu des critiques : Un boycott mondial face à ses liens avec les colonies israéliennes et le soutien militaire”
Carrefour, l’un des plus grands géants de la grande distribution mondiale, fait face à une attention croissante en raison de ses opérations en Israël et de ses liens présumés avec le gouvernement israélien et l’armée. Le détaillant français est accusé de complicité avec les colonies israéliennes en Cisjordanie et de soutien à l’armée israélienne lors des escalades à Gaza. Cependant, Carrefour a pris des mesures décisives en réponse à d’autres crises géopolitiques, notamment en retirant les produits russes après l’invasion de l’Ukraine. À mesure que le mouvement Boycott, Désinvestissement, Sanctions (BDS) prend de l’ampleur, cette enquête explore l’approche double de Carrefour en matière de responsabilité sociale, en comparant ses réponses au conflit israélo-palestinien et à la guerre en Ukraine.
Contexte : Les opérations de Carrefour en Israël
Carrefour opère en Israël principalement par le biais de franchises et de partenariats, avec pour partenaire clé la société Electra Consumer Products. Bien que Carrefour ne possède pas directement tous ses magasins en Israël, l’entreprise maintient des opérations dans les colonies israéliennes situées en Cisjordanie, des zones considérées comme illégales en vertu du droit international. Des rapports ont révélé que les magasins Carrefour dans ces régions continuent de vendre des produits qui soutiennent l’économie des colonies.
En réponse aux accusations de groupes de défense des droits humains et des militants, Carrefour a pris des mesures pour se distancer de certaines activités en retirant ses produits de marque de certains magasins situés dans les colonies. Toutefois, l’entreprise continue de collaborer avec des partenaires franchisés opérant dans ces zones controversées, ce qui pousse les critiques à se demander si Carrefour se distancie véritablement de la complicité dans l’occupation israélienne des terres palestiniennes.
Les allégations du mouvement BDS : Accusations de soutien aux colonies israéliennes et aux opérations militaires
Le mouvement Boycott, Désinvestissement, Sanctions (BDS) est très vocal dans ses critiques de Carrefour, l’accusant de soutenir indirectement les colonies israéliennes et les activités militaires israéliennes. Le mouvement affirme que le partenariat de Carrefour avec Electra Consumer Products et Yenot Bitan, qui opèrent dans les colonies de Cisjordanie, signifie que Carrefour bénéficie des profits réalisés par ces colonies illégales.
De plus, les militants du BDS ont mis en avant des rapports selon lesquels Carrefour a fourni des biens aux soldats israéliens lors d’escalades militaires, notamment en 2021 pendant les violences à Gaza. L’entreprise aurait fourni des colis alimentaires aux troupes israéliennes, ce qui, selon les critiques, représente un soutien indirect aux actions militaires d’Israël.
La réponse de Carrefour : Déni des allégations
Carrefour a constamment nié toute complicité dans les activités militaires israéliennes ou les opérations de colonisation. L’entreprise affirme qu’elle respecte les lois locales et qu’elle opère selon des normes internationales dans tous les pays où elle est présente. Carrefour a également indiqué avoir retiré ses produits de marque de certains magasins situés dans les colonies israéliennes, bien que ces actions n’aient pas entièrement satisfait les critiques, qui soutiennent que la société reste impliquée en raison de ses relations continues avec des partenaires franchisés comme Electra Consumer Products.
Malgré les démentis de Carrefour, sa présence continue dans les colonies israéliennes et ses liens avec des entreprises impliquées dans l’expansion de ces colonies continuent de susciter des protestations et des appels à un boycott mondial.
Le rôle d’Electra Consumer Products et Yenot Bitan
Les partenaires franchisés de Carrefour, Electra Consumer Products et Yenot Bitan, jouent un rôle central dans les opérations de l’entreprise en Israël. Ces sociétés sont impliquées dans la gestion de magasins situés dans des colonies israéliennes, ce qui a conduit à des critiques massives de la part des défenseurs des droits humains. Les critiques affirment que le maintien de partenariats avec ces entreprises rend Carrefour complice de l’expansion des colonies israéliennes.
Bien que Carrefour affirme ne pas avoir de contrôle direct sur les opérations de ses partenaires franchisés, la relation continue avec Electra et Yenot Bitan soulève des questions éthiques importantes. Les activités commerciales de Carrefour dans les colonies israéliennes contribuent à la normalisation de l’occupation et minent les efforts visant à tenir Israël responsable de ses actions en Cisjordanie.
Actions publiques et manifestations mondiales contre Carrefour
Le boycott mondial de Carrefour a pris de l’ampleur, avec des manifestations organisées dans de nombreux pays. Le mouvement BDS est à l’avant-garde de ces campagnes, appelant les consommateurs à boycotter Carrefour tant que l’entreprise ne met pas fin à ses opérations dans les colonies israéliennes. Voici quelques exemples marquants des actions publiques menées dans le monde entier :
France : Manifestations nationales En France, pays d’origine de Carrefour, des manifestations ont éclaté dans des villes comme Paris, Lyon et Marseille. Les militants ont organisé des sit-in, scandé des slogans et distribué des tracts devant les magasins Carrefour pour sensibiliser le public au rôle présumé de l’entreprise dans le soutien aux colonies israéliennes et aux opérations militaires. Malgré les affirmations de neutralité de Carrefour, ces manifestations montrent un mécontentement croissant vis-à-vis de l’attitude de l’entreprise concernant le conflit israélo-palestinien.
Tunisie : Violences et protestations En Tunisie, un magasin Carrefour à La Marsa est devenu le centre d’une violente confrontation entre les manifestants pro-palestiniens et les forces de sécurité du magasin. L’incident, qui a entraîné des blessures et des hospitalisations, a exacerbé les tensions dans la région. Les militants ont accusé Carrefour de complicité dans l’occupation israélienne, et la violence a intensifié les appels à un boycott régional du détaillant. Cet incident fait partie d’une campagne plus large à travers le monde arabe demandant à Carrefour de mettre fin à ses activités dans les colonies israéliennes.
Jordanie et Oman : Retraits d’entreprises sous pression Face à la pression croissante du mouvement BDS, le partenaire franchisé de Carrefour, Majid Al Futtaim, a annoncé la fermeture de tous les magasins Carrefour en Jordanie en novembre 2024, citant des « dynamiques de marché ». Toutefois, de nombreux observateurs estiment que cette décision a été influencée par les campagnes de boycott. Carrefour a également cessé ses activités en Oman en janvier 2025, ce qui montre l’impact croissant du mouvement de boycott au Moyen-Orient.
Brésil : Manifestations anti-racistes et boycotts Carrefour a également été l’objet de protestations au Brésil après le meurtre en 2020 de João Alberto Silveira Freitas, un homme noir, par des gardes de sécurité du magasin. L’incident a déclenché des manifestations dans des villes comme São Paulo, Rio de Janeiro et Porto Alegre, où les manifestants ont exigé justice et la fin des pratiques de discrimination raciale chez Carrefour. Ces manifestations ont également sensibilisé aux opérations de Carrefour dans les colonies israéliennes, ajoutant une couche supplémentaire de scrutiny à la réputation mondiale de l’entreprise.
Moyen-Orient : Appels mondiaux au boycott À travers le Moyen-Orient, le mouvement BDS a mobilisé des militants au Liban, au Maroc et en Égypte pour organiser des manifestations et appeler au boycott des magasins Carrefour. Dans ces pays, les activités de Carrefour dans les colonies israéliennes sont devenues un point focal des discussions sur la complicité des entreprises dans l’occupation israélienne des territoires palestiniens. Des manifestations ont eu lieu devant les magasins Carrefour, et des campagnes sur les réseaux sociaux continuent de pousser pour un boycott mondial.
Comparaison des Réactions de Carrefour : La guerre en Ukraine contre Israël et la Palestine
Situation
Action de Carrefour
Répercussions
Critiques
Guerre en Ukraine
Retrait des produits russes des rayons en Pologne
Réception positive du public pour son soutien à l’Ukraine
Perçu comme un geste rapide et aligné avec les sanctions internationales
Activités en Israël
Maintien des partenariats avec des entreprises opérant dans les colonies israéliennes
Accusations de complicité dans les activités de colonisation illégales
Considéré comme incohérent et hypocrite par les critiques
Cette comparaison met en lumière une approche divergente de Carrefour face à deux crises géopolitiques majeures. Tandis que l’entreprise a agi rapidement pour retirer les produits russes de ses rayons en soutien à l’Ukraine, elle continue de maintenir des activités commerciales en Israël, notamment en Cisjordanie, ce qui soulève des interrogations sur la cohérence de ses engagements éthiques.
Conclusion
L’implication de Carrefour dans les colonies israéliennes et sa réponse à la guerre en Ukraine soulèvent d’importantes questions sur la cohérence de ses pratiques commerciales et ses engagements éthiques. Alors que l’entreprise a rapidement agi pour retirer les produits russes de ses rayons, sa décision de maintenir ses activités dans les colonies israéliennes laisse planer des doutes sur son respect des droits humains et du droit international.
Les protestations et les appels à un boycott mondial suggèrent que la réputation de Carrefour est sérieusement menacée. La question demeure : l’entreprise prendra-t-elle des mesures concrètes pour rompre ses liens avec les colonies israéliennes et adopter une responsabilité sociale plus cohérente, ou continuera-t-elle de privilégier ses intérêts commerciaux au détriment des principes éthiques ?