Aujourd’hui plus que jamais, notre destin collectif repose sur notre capacité à nous relever des épreuves économiques et sociales qui nous assiègent. Nous sommes à un carrefour de notre histoire, et il est de notre devoir, en tant que nation, de faire face avec détermination et audace.
En ce jour, où la nation célèbre son indépendance et son héritage républicain, il est impératif de regarder avec lucidité la réalité qui nous entoure. Nous ne pouvons plus rester les bras croisés, contemplant une économie dévastée, un taux de chômage effrayant, une dette publique insoutenable, et une société fragmentée par les inégalités croissantes. Ce n’est pas un constat de désespoir, mais un appel à l’action.
L’histoire de notre pays est marquée par des luttes, des sacrifices, des moments de gloire et de rédemption. La Révolution de 2011, qui a bouleversé notre système politique, a porté en elle l’espoir d’un renouveau économique et social. Aujourd’hui, il est urgent de réaffirmer cet espoir, mais il ne pourra se réaliser que par des actions concrètes et des choix courageux, loin des discours stériles et des promesses non tenues.
Aujourd’hui, plus que jamais, la Tunisie a besoin d’une révolution économique audacieuse et profondément transformante. Ce n’est pas une simple réforme que nous devons entreprendre, mais une refonte totale de notre modèle économique, ancrée dans des valeurs solides et une stratégie claire. Nous devons agir immédiatement pour sortir de la stagnation, générer de la croissance, et garantir un avenir prospère à chaque citoyen tunisien. Voici la route à suivre, un plan économique cohérent et pragmatique pour redresser notre nation.
Objectif : Transformer notre économie pour passer d’un modèle de consommation à un modèle de production à forte valeur ajoutée.
La Tunisie, comme beaucoup de nations, dépend trop des importations et de quelques secteurs traditionnels. Si nous voulons garantir une indépendance économique durable, nous devons renforcer et diversifier nos industries. La priorité doit être donnée à la création d’industries compétitives et innovantes, qui répondront non seulement aux besoins internes, mais aussi aux exigences des marchés mondiaux. Cela passera par la relance de secteurs stratégiques tels que la manufacture, la technologie, les énergies renouvelables, ainsi que des secteurs agro-industriels modernisés.
Objectif : Créer un système éducatif moderne qui soutient l’innovation, l’entrepreneuriat et la compétence professionnelle.
L’éducation est le fondement de toute transformation économique. Notre système éducatif doit être réformé pour répondre aux besoins d’un monde en constante évolution. Il ne s’agit pas seulement de former des diplômés, mais d’offrir des compétences pratiques qui permettent à chaque citoyen de réussir dans le monde du travail moderne.
Objectif : Créer un environnement fiscal équitable et transparent, propice à l’investissement et à l’innovation.
Pour que l’économie tunisienne soit compétitive et prospère, il est impératif de moderniser notre système fiscal et de garantir une gestion saine des finances publiques. Il ne s’agit pas seulement d’augmenter les recettes, mais de rendre notre environnement fiscal plus juste, transparent et prévisible.
Objectif : Créer des infrastructures modernes pour soutenir la croissance, l’innovation, et l’intégration régionale.
Le développement des infrastructures est le pilier central d’une économie moderne et compétitive. De l’infrastructure numérique à l’amélioration des transports en passant par la modernisation des villes, nous devons réinventer notre modèle d’infrastructure pour soutenir la croissance économique et faciliter la mobilité des citoyens et des marchandises.
Objectif : Construire une société équitable, où chaque citoyen a accès aux opportunités économiques, quelle que soit sa région ou son origine sociale.
La révolution économique doit également être sociale. Les inégalités économiques entre les régions, les classes sociales et les groupes d’âge ne doivent plus être un frein à la cohésion nationale. La prospérité doit être partagée, et chaque Tunisien doit pouvoir aspirer à une vie meilleure.
Il est impératif que cette révolution économique prenne en compte la spécificité tunisienne, en adaptant les meilleures pratiques mondiales à notre contexte. C’est une voie qui exige de la rigueur, de l’innovation et un engagement de tous les citoyens. Si nous suivons cette feuille de route, avec persévérance et détermination, la Tunisie pourra non seulement sortir de la crise, mais aussi s’imposer comme un modèle de croissance inclusive et durable. Le moment est venu pour une transformation profonde, une nouvelle ère pour notre économie et notre société. Ensemble, nous devons relever ce défi, pour un avenir meilleur et prospère.
Tunisie, il est temps de réinventer notre modèle social. Il est temps de remettre l’humain au cœur de notre action collective. Ce modèle doit s’inspirer de nos valeurs historiques et culturelles, mais aussi répondre aux défis contemporains. Notre passé arabo-musulman, riche de traditions de solidarité, d’entraide et de justice sociale, doit être la base de notre avenir commun. Nous avons un patrimoine à préserver, mais aussi une société à réinventer.
Objectif : Mettre en place une société basée sur la solidarité, l’entraide, et la responsabilité collective.
Le modèle social tunisien doit réintégrer une dimension collective forte. Dans notre héritage arabo-musulman, la notion de “Al-Adl” (justice) et de “Al-Takaful” (solidarité) occupe une place centrale. Cela s’exprime dans nos traditions de partage, de soutien aux plus démunis et d’entraide entre voisins et membres de la communauté. Cette solidarité doit être revitalisée et modernisée pour être appliquée à une échelle nationale.
Objectif : Créer une économie qui met les citoyens, et non le profit immédiat, au centre du processus économique.
Nous devons bâtir une économie où chaque citoyen joue un rôle actif, non pas en tant que simple consommateur ou salarié, mais comme acteur à part entière dans la création de richesse et de solidarité.
Objectif : Offrir à chaque citoyen un accès équitable et de qualité à des soins de santé.
Le système de santé tunisien doit être réorganisé pour qu’il ne soit pas seulement une simple prestation de service, mais un véritable droit social universel. Dans nos valeurs traditionnelles, la santé a toujours été perçue comme un bien communautaire et sacré. Il est temps de renouer avec cette vision et de bâtir un système de santé solidaire, accessible à tous, sans distinction de classe ou de statut.
Objectif : Réinventer l’éducation en réintégrant les valeurs de solidarité, d’esprit communautaire et de responsabilité sociale.
L’éducation est le fondement de toute transformation. Mais l’éducation ne doit pas seulement préparer des individus à un emploi, elle doit aussi les préparer à être des membres actifs et responsables d’une société solidaire.
Ce modèle social ne sera pas une simple réplique du passé. Il sera une synthèse des valeurs intemporelles de solidarité, de justice et de fraternité issues de notre héritage, adaptées aux réalités contemporaines. En mettant l’humain au centre de l’action économique et sociale, nous pouvons construire une société plus juste, plus inclusive et plus solidaire. La Tunisie doit réinventer son destin, en s’appuyant sur ses forces internes et en redonnant à chaque citoyen un rôle actif et essentiel dans la société. Ce chemin vers la réconciliation sociale est notre avenir, ensemble, pour le bien de tous.
Cet appel à l’action s’inscrit dans la continuité des efforts engagés par le président Kais Saïed le 25 juillet 2021, un jour où la Tunisie a failli sombrer sous le poids des échecs et de la corruption. Il a pris la décision courageuse de stopper le système politique qui, pendant trop longtemps, avait conduit notre nation à la dérive. Ce système, miné par des politiciens corrompus et des idéologies étrangères à nos valeurs profondes, avait perdu toute légitimité auprès du peuple. Cette décision, bien qu’impopulaire à certains égards, a permis de rétablir un semblant d’ordre dans un pays où l’avenir semblait incertain.
Cependant, il est essentiel de se souvenir des événements qui ont précédé cette intervention, des faits post-révolution qui ont failli détruire notre nation et qui ont laissé des cicatrices profondes. Les années suivant la Révolution tunisienne de 2011 ont été marquées par des crises politiques, sociales et économiques qui ont fragilisé la Tunisie et mis à mal l’espoir de changement.
Après le renversement de Ben Ali, la Tunisie a ouvert une nouvelle page de son histoire, mais cette transition démocratique s’est rapidement heurtée à des obstacles insurmontables. Les premières élections libres ont vu l’émergence de partis politiques qui, au lieu de travailler pour l’unité nationale, ont cherché à défendre des intérêts partisans étroits. Les coalitions successives ont été marquées par l’incohérence et l’incapacité à gouverner efficacement, ce qui a alimenté l’instabilité politique.
Au lieu de se concentrer sur les réformes économiques et sociales nécessaires pour le développement du pays, de nombreux politiciens se sont orientés vers la politique de clientélisme, favorisant des alliances avec des groupes extrémistes ou des intérêts étrangers au détriment du bien-être des Tunisiens. Le système politique s’est donc fragilisé par la corruption généralisée, les compromis partisans, et l’absence de véritable volonté politique pour moderniser le pays.
La Révolution avait ouvert un espace pour la démocratie, mais elle avait aussi laissé un vide qui a permis l’émergence de groupes extrémistes, dont certains ont tenté de diviser le pays. Les tensions sociales et politiques ont rapidement dégénéré, exacerbées par une rivalité idéologique entre les partis laïcs et islamistes. Ce climat de division a été accentué par l’émergence de violences et de tensions intercommunautaires.
En 2013, l’assassinat des leaders politiques comme Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, deux figures emblématiques de l’opposition, a plongé le pays dans une profonde crise. Ces assassinats ont non seulement fragilisé le climat politique, mais ont aussi exacerbé les tensions au sein de la société tunisienne, menaçant de faire basculer la révolution dans le chaos.
Cette polarisation a laissé de nombreux citoyens se sentir déconnectés de la politique, mais aussi désillusionnés par l’incapacité des dirigeants à garantir la sécurité et l’unité nationale. Le pays semblait se diriger lentement vers un état de dérive sécuritaire où l’extrémisme, la violence et la corruption étaient devenus des menaces tangibles à la stabilité de l’État.
Simultanément à cette instabilité politique, l’économie tunisienne a été en chute libre. Le modèle économique qui avait prévalu avant la Révolution était déjà fragile, mais l’absence de réformes et la corruption des gouvernements successifs ont précipité la dégradation de la situation économique.
Le chômage a atteint des niveaux records, surtout chez les jeunes diplômés. Les inégalités régionales ont persisté et se sont même creusées, avec des régions comme le centre et le sud du pays abandonnées à leur sort. Les réformes économiques nécessaires ont été retardées, et l’investissement étranger n’a pas été suffisamment stimulé. Le pays s’est enfoncé dans un cycle de dépendance à la dette et d’inflation galopante, ce qui a encore aggravé la précarité sociale.
Les révoltes sociales ont été fréquentes, avec des manifestations et des grèves éclatant dans les zones les plus démunies, alimentées par un manque d’opportunités, une corruption endémique et l’absence de mesures concrètes pour améliorer la vie des Tunisiens. La crise du pouvoir d’achat a atteint son paroxysme avec une hausse des prix des biens de consommation de première nécessité, mettant à mal la vie quotidienne des Tunisiens les plus vulnérables.
Enfin, au cœur de la dégradation post-révolution, il y a eu la dérive des institutions. La confiance dans le système judiciaire, dans les forces de l’ordre, et même dans les institutions élues a été érodée par les scandales de corruption, la lenteur des réformes et l’inefficacité des politiques publiques. La lutte contre la corruption est restée un vœu pieux et de nombreux anciens dignitaires du régime de Ben Ali ont retrouvé une place sur la scène politique, creusant encore davantage la fracture entre le peuple et les élites dirigeantes.
Le gouvernement n’a pas su s’imposer face à l’influence des clans politiques et des groupes d’intérêt, laissant la population de plus en plus désillusionnée et en quête de véritables changements. Cela a permis à des forces extrémistes et à des factions politiques opposées de continuer à influer sur la scène publique, exacerbant les conflits internes et éloignant la Tunisie de l’idéal de démocratie et de réconciliation sociale.
Face à cet enchaînement de crises politiques, économiques et sociales, Kais Saïed a pris la décision, le 25 juillet 2021, de suspendre le parlement et de prendre des mesures exceptionnelles pour sauver la nation. Cette action, bien que controversée et critiquée par certains, a été perçue par beaucoup comme un acte de salut national face à l’effondrement imminent de la République.
Le président Saïed a décidé d’interrompre la spirale de corruption et de mauvaise gestion, d’un système où les partis politiques et les élites avaient échoué à construire un avenir solide pour la Tunisie. En agissant ainsi, il a mis fin à l’impasse politique, réaffirmé la souveraineté de l’État et ouvert la voie à de nouvelles réformes institutionnelles, tout en appelant à l’unité et à la mobilisation nationale pour faire face aux défis économiques et sociaux.
Aujourd’hui, nous devons voir cette action comme un point de départ pour un renouveau national. La décision de Kais Saïed a été un tournant, mais elle doit être suivie par des actions concrètes et un engagement sincère à réformer le pays en profondeur. Pour cela, il est essentiel que tous les Tunisiens, au-delà de leurs différences politiques et sociales, s’unissent dans un effort commun pour surmonter les défis de la crise économique, de la justice sociale et de la reconstruction institutionnelle.
Ce qui a failli détruire la nation après la Révolution, nous devons désormais le transformer en un moteur de renaissance et d’unité. Cette réécriture de notre histoire passe par une réflexion collective, par un engagement commun à redonner de l’espoir à la jeunesse, à repenser notre modèle économique et à réinstitutionnaliser nos valeurs de solidarité et de justice. Ce n’est que par l’unité et la détermination que nous pourrons sortir de l’impasse et construire un avenir meilleur pour notre nation.
Nous ne devons pas craindre la voie difficile. Il n’est pas question de suivre les traces du passé, mais bien de créer un avenir nouveau, bâti sur des bases solides, résilientes et durables. Ce changement ne viendra pas de l’extérieur, il viendra de nous. Nous avons la possibilité de réécrire notre histoire économique et sociale.
Aujourd’hui, c’est à nous de répondre à l’appel. À nous de réinventer notre modèle économique, de garantir la justice sociale et de créer les conditions d’une prospérité partagée pour les générations futures. Ce n’est pas un rêve, mais une nécessité. Et pour y parvenir, il faut de l’audace, du courage, et une volonté inébranlable de changer.
Nous devons, plus que jamais, penser à long terme, au-delà des intérêts immédiats et des divisions passées. Nous devons remettre l’humain au cœur de notre action, avec un seul but : construire ensemble une Tunisie prospère, juste, et solidaire.
Cet appel n’est pas seulement une invitation à l’action, mais un cri du cœur pour sauvegarder notre avenir. Il est temps de tourner la page de la crise. Il est temps d’agir. Et il est temps de le faire ensemble.
Le destin de notre nation est entre nos mains.