Fin des chèques traditionnels en Tunisie : ce qui change à partir de février 2025

SAMI
January 15, 2025 5 mins to read
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La Tunisie a récemment introduit une nouvelle réglementation concernant l’utilisation des chèques, visant à moderniser le système de paiement et à réduire les problèmes liés aux chèques sans provision. Cette réforme, qui entrera en vigueur à partir du 2 février 2025, apporte des changements majeurs pour les particuliers, les entreprises et les banques. Voici un tour d’horizon des principales mesures et de leurs implications.


1. Une date butoir pour les anciens chèques

À partir du 2 février 2025, les anciens chèques ne seront plus valables. Les titulaires de comptes bancaires ont jusqu’à cette date pour encaisser leurs chèques en circulation. Passé ce délai, les chèques non encaissés perdront leur validité juridique. Les demandes de nouveaux carnets de chèques sont possibles depuis le 20 janvier 2025, marquant le début de la transition vers le nouveau système.


2. Les caractéristiques des nouveaux chèques

Les nouveaux chèques seront dotés de plusieurs fonctionnalités modernes pour renforcer la sécurité et la transparence :

  • Validité minimale de six mois : chaque chèque devra être utilisé dans un délai de six mois à compter de sa date d’émission.
  • Plafond de 30 000 dinars : un chèque ne pourra pas dépasser ce montant, afin de limiter les risques de non-paiement.
  • Code QR intégré : un code QR permettra de vérifier en temps réel la disponibilité des fonds sur le compte de l’émetteur.
  • Étude de solvabilité obligatoire : avant de délivrer un carnet de chèques, les banques devront s’assurer de la solvabilité du demandeur, réduisant ainsi les risques de chèques sans provision.

3. Des sanctions plus strictes en cas de chèque sans provision

La nouvelle réglementation renforce les sanctions pour les émetteurs de chèques sans provision :

  • Pour les chèques d’un montant supérieur à 5 000 dinars, les contrevenants risquent une peine de prison de deux ans et une amende de 20 % de la valeur du chèque.
  • Les bénéficiaires de chèques impayés pourront recourir à un “protest pour non-paiement” ou demander une injonction de payer avec exécution immédiate, simplifiant ainsi les procédures de recouvrement.

4. Des alternatives pour remplacer les chèques

Avec la réduction de l’utilisation des chèques, les banques encouragent l’adoption de moyens de paiement modernes et sécurisés :

  • Cartes de crédit : une solution pratique pour les particuliers et les entreprises.
  • Virements bancaires : rapides et traçables, ils sont de plus en plus privilégiés.
  • Paiements électroniques : une option sécurisée pour les transactions en ligne.
  • Lettres de change : un outil traditionnel qui reste une alternative viable pour les entreprises.

Une plateforme nationale de gestion des chèques sera également mise en place pour suivre les chèques émis et bloquer les montants en cas de non-paiement, renforçant ainsi la confiance dans les transactions.


5. Un impact significatif sur les entreprises et les particuliers

La nouvelle réglementation représente un défi pour de nombreux acteurs économiques :

  • Les PME et les commerçants : souvent dépendants des chèques comme moyen de paiement différé, ils devront s’adapter à ces nouvelles règles, ce qui pourrait entraîner des difficultés financières à court terme.
  • Les particuliers : ceux qui utilisaient les chèques pour régler des achats ou des services devront se tourner vers d’autres moyens de paiement.

6. Des réactions mitigées

La réforme a suscité des réactions contrastées :

  • Critiques des commerçants et des députés : certains estiment que la nouvelle loi pourrait paralyser l’économie et réduire les ventes à crédit, notamment dans les secteurs dépendant des chèques.
  • Appels à un report : des experts et des acteurs économiques demandent un délai supplémentaire pour permettre une meilleure préparation à ces changements.

7. Les solutions proposées par les banques

Pour accompagner cette transition, les banques tunisiennes prévoient plusieurs mesures :

  • Cartes de crédit différé : une alternative pour les consommateurs et les entreprises.
  • Lignes de financement : des solutions de crédit pour soutenir les PME.
  • Plateforme électronique : un outil en développement pour faciliter les transactions et réduire les risques liés aux chèques sans provision.

Conclusion

La nouvelle réglementation sur les chèques en Tunisie marque une étape importante dans la modernisation du système de paiement. Si elle vise à réduire les chèques sans provision et à renforcer la confiance dans les transactions, elle pose également des défis majeurs pour les entreprises et les particuliers. La réussite de cette réforme dépendra de la capacité des acteurs économiques à s’adapter et à adopter les alternatives proposées. En attendant, il est essentiel de se préparer à ces changements pour éviter les désagréments liés à la transition.

Sources:

https://www.babnet.net/rttdetail-301040.asp

https://www.tunisienumerique.com/validite-des-anciens-cheques-en-tunisie-les-dates-a-retenir-en-2025

https://www.webmanagercenter.com/2025/01/13/538301/fin-des-anciens-cheques-etes-vous-pret-pour-les-nouvelles-regles

https://directinfo.webmanagercenter.com/2024/11/21/nouvelle-reglementation-des-cheques-en-tunisie-une-transition-majeure-prevue-pour-2025

https://www.businessnews.com.tn/banques-commercants-citoyens–tous-victimes-de-la-nouvelle-loi-sur-les-eques,519,144310,3


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